Entretien entièrement réalisé par MaLigue2
Après une série de neuf matchs sans succès, le Gazélec Ajaccio a retrouvé le goût de la victoire contre l’AJ Auxerre lors de la 32 journée de Domino's Ligue2. Trois points importants pour le club corse, en lutte pour le maintien en cette fin de saison. Auteur d’une passe décisive et d’un match plein face à l’AJA, Jérôme Mombris revient sur son parcours du monde amateur au monde professionnel, et évoque ses retrouvailles à venir dans un contexte particulier sur la pelouse du Havre ce vendredi.
MaLigue2 : Jérôme, cette victoire contre Auxerre tombe à point nommé, car la zone de relégation commençait à se rapprocher dangereusement de votre équipe…
Jérôme Mombris : Elle était très importante à obtenir, cette victoire. Il y a avait du mieux depuis la reprise de la trêve internationale, notamment avec ce bon match nul décroché sur la pelouse du Paris FC (0-0). On restait sur une série compliquée, donc on se devait de confirmer derrière à la maison. Ça a été chose faite, et en plus avec trois buts marqués. Il me semble que c’est la première fois qu’on marque autant dans le même match, et trois buts marqués par nos offensifs, donc c’est positif pour la suite. Chaque point récolté sera très important dans cette fin de saison.
Comment le groupe a-t-il vécu cette spirale de neuf matchs de suite sans succès ? Avez-vous douté un moment de vos capacités dans cette période ?
Ce qui était étrange, c’est qu’on a mené quatre fois au score dans cette période. Et à chaque fois, on s’est fait égaliser ou pire, on a perdu. Pourtant en début de saison, c’était justement ce qui faisait notre force. Quand on parvenait à ouvrir le score, derrière on savait se montrer solides. Tout s’est inversé dans nos têtes. Mais malgré tout, il y avait du positif à retirer à chaque fois lors de cette série, dans le nul ou dans la défaite. Albert Cartier est un meneur d’hommes, il nous inculque cette manière de ne jamais rien lâcher, et il a su garder tout le monde concerné. On a su se dire les choses, ne pas se désunir. Maintenant, c’est encore loin d’être fini pour le maintien.
« On aspirait à mieux en début de saison »
Quand on regarde l’effectif, le Gazélec ne semblait pas vraiment prédestiné à jouer le maintien en début de saison. Qu’est-ce qui a manqué pour vivre une saison plus sereine, un peu plus haut au classement ?
C’est toujours difficile de répondre à ce genre de question… On avait bien basculé à la trêve hivernale, on avait bien redémarré avec deux victoires d’affilée, dont une contre Nîmes (2-0) à domicile. Et puis il y a eu cette défaite contre Bourg (1-2) à la maison en fin de match alors qu’on menait au score. Ça a été le déclic de cette mauvaise série. Bien sûr, on aspirait à mieux en début de saison. Personne ne se dit qu’il va lutter pour le maintien quand il commence le championnat. Mais c’est désormais notre seul objectif. Si maintien il y a, et il y aura d’ailleurs, cette saison servira à tout le club : aux joueurs, au staff et aux dirigeants. C’est ce genre de saisons qui font grandir un club dans la difficulté.
Sur le plan personnel, comment jugez-vous votre saison ?
J’ai la chance d’enchaîner une nouvelle saison pleine en terme de temps de jeu. Hormis pour suspension, je n’ai loupé aucune rencontre cette année. Le coach et le club me font confiance, c’est important pour jouer plus libérer sur le terrain. J’ai aussi de bonnes statistiques cette saison avec deux buts et quatre passes décisives.
Vous retrouvez Le Havre vendredi, où vous avez disputé quatre saisons entre 2012 et 2016. Une rencontre forcément particulière pour vous ?
Oui, c’est toujours particulier pour moi. Et ce le sera encore plus vu le contexte actuel qui touche le HAC. Il y a eu le décès tragique du jeune Samaba Diop, et la rencontre se disputera à huis clos. Maintenant, on a envie de ramener quelque chose de se déplacement car on a besoin de points. Tout le monde respectera le recueillement pour Samba Diop, mais après il faudra savoir faire abstraction du contexte. Le Havre a besoin de points pour se rapprocher des play-offs, et nous pour s’éloigner de la zone de relégation. J’ai passé de belles années au HAC, mais j’ai tourné la page désormais.
« A 25 ans chez les pros, c’était ma deuxième et dernière chance »
Le Havre vous avait repéré dans le monde amateur, vous n’avez pas connu un parcours linéaire après votre formation à Brest…
C’est vrai que j’ai eu ce petit brin de chance dans mon parcours. J’ai intégré l’équipe réserve du HAC et c’est grâce à M.Louvel et à M.Revault que j’ai pu intégrer l’équipe première par la suite. Avant cela, j’avais décidé de quitter la réserve de Brest en CFA 2 pour monter d’un niveau à Plabennec. J’ai réalisé ensuite deux saisons en National qui m’ont beaucoup apporté pour la suite. Quand je suis arrivé chez les pros à 25 ans, je savais que c’était ma deuxième et dernière chance. J’ai envie de dire à tous ceux qui sont encore dans le monde amateur que rien n’est fini. Avec beaucoup de travail et de sacrifices, on peut y arriver. Ne pas percer dans son club formateur n’est pas synonyme de fin des espoirs de rejoindre le monde pro.
Vous êtes même devenu international malgache depuis peu. Vous imaginiez ça plus jeune ?
Quand j’avais 22-23 ans, jamais je n’aurais cru affronter un joueur comme Emmanuel Adebayor par exemple ! Et la sélection a rendu possible cela. Être international, c’est vraiment une expérience intéressante. Je connaissais déjà quelques joueurs avant via la Ligue 2, comme Faneva Andriatsima par exemple. Ils m’ont convaincu de les rejoindre, et je suis agréablement surpris par le niveau de la sélection, ça joue très bien ! Et puis chaque rassemblement est aussi l’occasion de trouver un état d’esprit festif, et ça n’apporte que du positif.
Commentaires
Enregistrer un commentaire